La ville d'Agen a eu pour projet de rénover complétement l'avenue Jean Jaurès à Agen en repartant d'une page blanche, avec près de deux ans de travaux.

Axe stratégique d'entrée de ville, cette avenue de presque 2km de long est comprise dans la ceinture douce voulue par la municipalité.
Elle est susceptible de drainer les flux cyclistes locaux, mais aussi en provenance de Boé, Bon Encontre (via le pont bleu) et plus loin Castelculier et Lafox.

Très joli, mais déjà dépassé

La mairie a donc choisi... de refaire la même chose, en mieux pour les voitures !
Encore plus de stationnements revendiqués, des angles bien généreux pour pouvoir fluidifier le trafic.
"Fluidifer le trafic", ça veut dire, pouvoir tourner à fond dans les rues adjacentes, les angles de rues ayant été configurés pour ça.

Voir notre analyse

On aurait vraiment pu imaginer autre chose plus en phase avec le XXIè siècle avec une volonté claire de :

• drainer des flux de vélos importants (sur 1,7 m de large le long des stationnements auto et au milieu des piétons, ça va être dur...)
• réduire la place en ville pour les véhicules motorisés.
• réduire la vitesse.

Pour les grandes artères irriguant Agen, nous demandons un réseau vélo à haut niveau de service.
Ces réseaux qui existent déjà ailleurs sous forme de réseau express vélo dans les grandes villes (Grenoble, Strasbourg, Lyon, etc) sont transposables dans les villes préfectures comme Agen.
Nous ne voulons plus de ces pratiques d'un autre âge : il est temps de se projeter dans le XXIème siècle !

Vélocité a été consultée à deux reprises, sur des plans élaborés par les services de l'agglomération.
On a fait diverses remarques, sur le fond comme sur la forme du projet, dans le courrier ci-dessous.

On a essayé au moins d'obtenir que les fameux trottoirs partagés soient sur un même niveau tout du long, sans abaissement ni bordure au niveau des carrefours et des entrées charretières.
Lors du vote de la délibération en conseil municipal, la promesse a été faite d'avoir des trottoirs traversants. La réalisation laisse songeur : bordures, potelets, angles morts, signalisation inadaptée. Si vous partez du marché avec des fraises et des cerises, vous arrivez chez vous avec une salade de fruits.

Au final, les mobilités actives bénéficient de 3 m de chaque côté (+ 20 cm pour éviter les ouvertures des portières. Fallait pas, c'est trop...).
Pour les autos, c'est 11 m, avec deux rangs de stationnement.

Pour les autos : 4 feux sur 1,7 km.
Pour les vélos : 14 rues à traverser avec des points de vigilance partout.

Ce qu'on a obtenu :

• l'absence de stationnement 5 mètres en amont des passages piéton. C'est une obligation réglementaire, mais elle n'était pas prise en compte sur le plan initial.
  Il en reste malgré tout quelques-uns.
• la modification en dernière minute d'un croisement (rue Calbet) dangereux pour piétons et vélos en lien avec le conseil de quartier.

Le mieux : les sas vélo, mais avec certains accès encore en angles droits.